MANDALA RAMA 423

RAMA
RAMA

RAMA : LOYAUTÉ, AMOUR ET PERSÉVERENCE

Le roi Daśaratha d'Ayodhyā, sage et juste,
Avait trois reines, mais son cœur en l'une d'elles se lustre :
Kausalyā, qui lui donna un fils aux yeux de lotus,
Rāma, aimé de tous, porteur de vertus.

Mais Kaikeyī, l'autre épouse, par sa servante envenimée,
Réclama deux vœux que le roi lui avait jadis promis :
L'exil de Rāma pour quatorze années obscures,
Et le trône pour son propre fils, Bharata, à la figure pure.

Le prince Rāma, sans une plainte, accepta son destin,
Suivi de Sītā, son épouse, fleur de son jardin,
Et de Lakṣmaṇa, son frère, fidèle jusqu'au bout,
Ils partirent en forêt, renonçant à tout.

Dans la sombre Dandaka, le démon Rāvaṇa régnait,
Dix têtes, vingt bras, et un désir qui le perdait.
Il enleva Sītā, la joyau sans pareil,
La cachant à Lankā, son île au soleil.

Désespéré, Rāma chercha son aimée,
Jusqu'à rencontrer Hanumān, le singe à la pensée sacrée.
Avec une armée de vanaras, il bâtit un pont de pierres,
Traversa l'océan, semant la terreur et les larmes amères.

Une guerre éclata, terrible et flamboyante,
Où les flèches de Rāma chantèrent une mélodye foudroyante.
Il vainquit Rāvaṇa, libéra Sītā de sa geôle,
Et après quatorze ans, retrouva son royaume.

Il régna en monarque parfait, le Rāma Rājya idéal,
Où justice, paix et devoir étaient l'essentiel.
Son histoire, le Rāmāyana, récitée encore aujourd'hui,
Est celle du Dharma triomphant, pour éclairer notre nuit.

Morale :
Le devoir (Dharma) doit guider nos actes, même dans le sacrifice.
Le bien triomphe toujours du mal, par la vertu et la vaillance.
La loyauté, l'amour et la persévérance sont les piliers de l'existence.

L'amour de Rama et Sita

Un silence de braise emplit la scène immense.
Sita, d'un pas tranquille, avance.
La flamme, à son approche, hésite et se recourbe,
N'osant consumer la pureté qui la courbe.
Agni, le dieu du Feu, voit son propre brasier
Pâlir devant l'éclat de ce cœur justicier.
Il baisse son épée, dépose ses armes,
Vaincu non par la force, mais par tant de larmes
Et par cette beauté, plus forte que la mort,
Qui puise sa ferveur aux sources de l'amour.
Rama, le roi guerrier, le héros au bras fort,
Voit s'effondrer soudain la forteresse de son sort.
Les larmes, qu'il retenait au fond de ses prunelles,
Ruissellent, et leur flot éteint les étincelles
Que son effroi secret avait fait s'embraser.
Il ne voit plus que Elle, l'astre de ses pensées.
La flamme, à ses pieds, n'est plus qu'une simple humeur
Il est sans voix, offert, son âme toute nue
Se donne et se répand dans la lumière crue.
Et dans ce regard échangé, vaste et profond,
Où tout un univers renaît et se répond,
Le temps s'est arrêté. Hanuman, le fidèle,
Devant ce sacrement, s'agenouille et chancelle.
Il voit, dans la fournaise où leur amour triomphe,
Se sceller à jamais le plus divin des amours.
Ils sont liés. Le feu n'a laissé que de la cendre
Sur le passé rocailleux, pour un avenir sans méandre.
Et dans la joie pure, éclatante et sereine,
Leur double solitude à jamais se retienne
En un seul chant, un seul souffle, un seul infini…
Rama et Sita, pour l'éternité réunis.

 

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