398 NARASIMHA

Aucun pouvoir, si arrogant soit-il, ne peut défier l'ordre cosmique (Dharma). La dévotion sincère est la plus grande force de protection. La justice divine trouve toujours un chemin, même à travers les formes les plus imprévisibles.

L'AVENEMENT DE NARASIMA L'HOMME LION

L’Avènement de l’Homme-Lion

Au temps où régnait l’ombre et la arrogance,
Hiranyakashipu, asura aux vœux trompeurs,
Croyait son pouvoir né de l’invariance :
Ni dieu, ni homme, ni bête ne vainqueur.

Il défia les cieux, piétina les prières,
Et exigea des mondes qu’on vénère son nom.
Mais son propre fils, lumière en ses frontières,
Refusa de plier devant ce sombre don.

Prahlada, l’enfant au cœur pur, à l’âme droite,
Ne chantait que Vishnu, son gardien, son refuge.
Son père, fou de rage, en perdit toute joie :
« Où donc est ton dieu ? Dit-il, plein de déluge.

— Il est en ce pilier, en chaque pierre, en l’air ! »
L’enfant sut répondre sans peur et sans faillir.
Le roi frappa la colonne avec un éclair :
« Qu’il vienne donc me voir et ose me faillir ! »

Alors le granit trembla, la foudre déchira
Le silence orgueilleux du palais du démon.
Et du cœur de la pierre, un être apparaît :
Mi-homme, mi-lion — divine incarnation.

Crinière de feu, griffes comme des lunes froides,
Yeux plus perçants que mille soleils levants :
Narasimha rugit, et ses pas font trembler
Le seuil même du temps, entre ombre et levant.

Ni dedans ni dehors — sur le seuil il l’emporte ;
Ni jour ni nuit — c’était le soir incertain ;
Ni terre ni ciel — sur ses genoux il le porte ;
Avec ses griffes d’or, ni arme ni main d’homme.

Ainsi fut tranché le orgueil qui défia le divin,
Ainsi fut sauvé l’enfant qui croyait sans voir.
Le dieu-lion enseigna, avant de repartir :
La foi est plus forte que le pouvoir noir.

Et depuis ce jour-là, on raconte aux enfants
Que lorsque l’ombre grandit et que tout semble perdu,
Un rugissement naît du cœur même du temps —
Et la lumière revient où Vishnu est venu.

🦁
Om Namo Narasimhaya